Le chien, faire-valoir malgré lui…

En 2015, One Voice a enquêté dans différents clubs, aussi bien d’éducation canine que de dressage au Ring et au RCI. La violence omniprésente, banalisée et exacerbée a été dénoncée. Les chiens dans cette enquête ont été qualifiés de faire-valoir, d’accessoires à l’ego, d’exutoires, de matériel, frappés ou martyrisés par l’humain dans le seul but de les asservir.

La publication de cette enquête a bien sûr fait mal car ce n’est pas ainsi dans tous les clubs.

Par contre dans certains cas la nuance est sournoise… Je m’explique !

Dans toute discipline ou sport canin, il est facile de se laisser emporter. L’homme vise toujours la performance, il a des rêves de compétition, de podiums, de pointages qui vont faire saliver de jalousie les autres. Et il repousse toujours les limites, en voulant toujours plus.

Il est clair que l’humain se sert du chien, le voit comme un outil, mais pas un outil de travail comme il l’a été pendant des siècles, plutôt un faire-valoir ou un moyen de combler un manque, une projection de ses propres envies ou une réponse à ses névroses.

Moins d’égocentrisme, un regard plus empathique est nécessaire !

En sport canin, on est 2 et être une équipe, c’est certes travailler à un objectif commun la performance, mais en respectant son partenaire. C’est ne pas aller en compétition avec un animal fatigué ou angoissé ou sous anti inflammatoire pour masquer une boiterie et parce qu’il faut absolument un dernier pointage. C’est être à l’affût des blessures, c’est les prévenir, c’est accepter que son chien n’est pas le meilleur et que ce n’est pas SA faute.

Mais l’humilité chez l’homme est une qualité rare. L’humain est un véritable prédateur envers ses congénères. Il est prêt à tout pour satisfaire son ego, pour être reconnu. Le chien devient alors le moyen d’obtenir cette reconnaissance et peu importe le prix à payer pour l’animal !

Conditionner son chien aux concours, lui demander d’être parfait parce que le but c’est d’arriver à faire des bons pointages et ne même pas le laisser jouer avec d’autres chiens, comme j’ai pu le lire dernièrement, n’est pas entendable pour moi !

Quand je lis sur des forums dédiés au ring que certains ringueurs mesurent encore le courage de leur chien à « supporter » la douleur dans des exploits sportifs … A quoi servent ces exploits sportifs ? Qui peut répondre en toute honnêteté ?

Il faut gagner, avoir les pointages qui permettent de …de quoi au fait ?

Tout va alors être que pression, entrainement intensif et surtout AUTORITAIRE sur le chien dont on n’acceptera aucune défaillance.

Et sur le terrain, c’est la loi du silence entre compétiteurs…on taira les méthodes coercitives utilisées en amont, on protégera le collègue qui « file une rouste » à son chien sur le parking parce qu’il n’a pas écouté, on masquera les blessures, etc.

Pour moi être une équipe, c’est accepter les limites de l’autre, c’est accepter que mon chien ou moi ne puissions pas être aussi bons qu’on l’espérait. C’est observer son chien pour être sûr qu’il est heureux de pratiquer cette discipline avec moi, être à l’affut de ce qui permet de développer une relation enrichissante.

C’est privilégier des outils, des méthodes permettant d’installer une confiance mutuelle qui nous permet d’aller plus loin. C’est accepter qu’il ne soit pas télécommandé, c’est respecter qui il est, comme il nous accepte à nous, avec nos fardeaux !

Soyez honnêtes SES pointages vous satisfont à VOUS et représentent certes le travail que vous avez mis en place ; vous les méritez sûrement mais à quel prix les avez-vous obtenus ?

Heureusement il y a encore des compétiteurs pour qui le chien passe avant, du moins ils le disent…

Florence PUG

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